Gloire à celui qui sous le feu de l’existence
Donna sens à la vie et à ses plaisirs sains
Loin de la brume froide, témoin de ses carences
De ses pseudo-pouvoirs, un seul n’en fût le sien

Par delà les frontières et leurs sols en souffrance
Où d’autr’âmes s’entachent d’innombrables venins
De cette fourmilière règne son espérance
Si l’ombre d’un soleil le pique un beau matin

De ces matins fertiles, la vie donna la chance
À ce cher inconnu, ignorant son destin
Gloire à la poésie et gloire à l’innocence
De ce cri, l’âme errante en trouva le chemin…

Isaac Lerutan, 2010

Le corps recouvert de peinture
La peau fragile comme une toile
Le dos collé contre le mur
Elle s’expose, enveloppe opale

Dans son sourire aux lèvres absentes
Tant abusée, mêlée d’étreintes
On pourrait lire dans sa tourmente
Que l’or de ses cheveux se teinte
De mille couleurs incandescentes

Que cache-t-elle ? Beauté divine
Derrière cette sagesse indécente
Une saveur, un feu sublime
Signe d’un réveil en attente…

La Joconde est lasse
Et son sourire doux-amer rappelle que ses mortes cellules
N’ont d’effet que d’étouffer la tendre guerre des regards…

Isaac Lerutan, 2009

Je traverserai les villes
J’emporterai ta voix
J’irai chercher le feu dans le ciel
Et le vent dans nos voiles
Quand l’ombre des nuages
Démasquera nos souffles
Nous volerons sereins
Par les chemins du sort
Et nos songes en fuite
Eviteront les gouffres
Pour balayer ensuite
Les traces de nos morts
Je traverserai les villes
J’emporterai ta voix
J’irai chercher le feu dans le ciel
Et le vent dans nos voiles
Une étoile se repose
Dès qu’un ange s’endort…

Isaac Lerutan, 2009

De grâce, n’allez point retenir cette horloge !
Sachez que vos éloges me rendent bien vaillant !
Mais ne dérogez point!
Faites fi de mes lèvres
Veillez à éduquer vos impatientes fièvres
Car il n’est point d’encens qu’en mon âme je déloge
ma consciente paresse empêchant toute action.

Il se peut qu’en retour mon esprit bienveillant
vienne vous parfumer de lancinants discours
et de ce fait, altesse, acceptez-moi dès lors
que vous m’apercevrez aux abords de vos lieux
puis faites-moi la cour
caressez-moi des yeux…

Si sous vos airs songeurs, vous oseriez m’offrir
votre vocabulaire de termes possessifs
j’emporterai bonheurs, baisers, éclats de rires
et vous conjuguerai à mon infinitif.

…et l’être vaniteux, embrassant la laideur
en singe conquérant
se cacha comme il est de rigueur
désespérant…

elle se saisit d’une plume et écrivit ces mots :

“Mille regards absents aux âmes taciturnes
Mille éclairs de vies en territoires douteux
font vibrer de leur sang l’envoutement diurne
Mille échos chantants, valses ridicules
Mille amours acquis, éphémères fougueux
dans les précaires lits flottent les noctambules…”

Isaac Lerutan, 2008

Poisons

...

Les aiguilles se lamentent et je trompe le temps
Les époques sont des impostures
Les génies sont des singes
Les rois, des morts
Le monde est un marché
Les langues sont faites de venins
Les dieux se fanent sous des ciels trop chargés de nos esprits complexes
car toutes les solutions nous ont laissés perplexes
Les enfants se maquillent et s’ennuient maintenant…

Comme eux, je tourne le dos au soleil
et marche, la tête basse
solide et nu
pour suivre mon ombre leste
et ne pas la perdre de vue…

Isaac Lerutan, 2008

votre mystère est double tant vos yeux vont de pair
avec vos élans insidieux, incendiaires
vos ombres se promènent sous chacun de mes pas
et votre étoile brille au delà des tracas

Quand l’orage est passé, vos silences qui me hantent
m’empressent de chasser votre cible émouvante
cachée sous les secrêts de vos sables d’automne
Vénus est à l’été ce que l’or est à l’homme

Que ce bonheur suprême à la démarche lente
sous votre ciel blessé fasse que l’on pardonne

Isaac Lerutan, 2008

Relever

...

L’être de chair et d’os par lequel je répands,
En de modestes verbes, l’instinct de ma folie
Rêve, délire et gausse, puis s’invente en riant
Une vie neuve issue d’un verdoyant pays.
Tant est si bien qu’un jour,
Au secours d’un élan,
Naquis-je…

Isaac lerutan, 2006

La balle bleue se meurt, s’enterre ou prend des rides
Qu’importe ! dit la nuit, demain sera bien mieux
mais la flamme se perd quand la fumée se vide
le royaume des nantis n’est pas si audacieux
Il règne une atmosphère aux armes délétères
que les âmes assaillissent par soif ou appétit
sans même se soucier de leurs proches congénères
les têtes ramolissent et chaque oeil se replit

Nous sommes les enfants du ventre de la terre
dans ses silences actifs surgissent les leçons
mais nous n’écoutons pas, trop occupés à faire
valoir nos immondices semés à profusion
Le sol est chaud
Vitesse continue
Quel ange aux ailes mortes nous aurait défendu ?

Le sol est pauvre, les hommes sont riches
leurs pas avides font trembler le plancher
qui s’enfouit…et fait monter la mer

Isaac Lerutan, 2008

Que les adeptes avides se pourlèchent la face
et que les demi-dieux s’enivrent à contre-coeur
pour la peau d’une étoile, le monde entier s’entasse
autour d’un roi morbide à qui rien ne fait peur

La fleur est condamnée
Le chasseur a tiré

Isaac Lerutan

Le voile de nos richesses lentement se dépose
sur le nuage absent des ombres hallucinées
Sensible comme une bombe, mon esprit se repose
Rebel et douloureux comme l’éternité

Il se peut que le jour malaxe les remords
dans le vide impotent du malaise écarlate
mais l’écorce des armes que nos amours explorent
veut renverser le temps avant qu’il ne se gâte

Laissons nos ailes aux vents se rire des cyclones
que leurs extravagances peignent le ciel en rouge
et que le firmament encercle nos atômes

Le pouvons-nous seulement, alors que rien ne bouge ?

Isaac Lerutan, 2007

– non, je ne suis pas fou ! disait la vague à l’âme
je suis juste surpris d’avoir goûté en vain
votre féminité, mais dites-moi madame
soyons organisés, séparons-nous enfin !

L’âme au corps impatient rétorqua au miracle
– rassurez-vous ami, je suis bien masculin

La vague liquéfiée croyant voir un oracle
dît qu’il fut singulier de se couper du lien

et c’est en se jetant du sommet d’un pinacle
que l’accord se brisa, l’osmose disparût
de ce cerveau liquide, bienheureuse débacle
Leur sort ainsi permît l’usufruit défendu

isaac Lerutan, 2008

Pourquoi le ciel se doit de nous couper de l’aube
et nous empoisonner dès le premier frisson ?
Pourquoi le ciel se doit de nous couper de l’aube ?

Pourquoi le ciel se doit de nous couper de l’aube ?
Mais que font les vieux anges autour des ventres ronds ?
Pourquoi le ciel se doit de nous couper de l’aube ?

Est-ce le sage assassin que le monde saborde
ou chassons-nous fatalement nos lendemains ?
Martyrs ou baladins enrôlés dans la horde
Violerons-nous les lois de ces dieux trop humains ?

Pourquoi le ciel se doit de nous couper de l’aube ?

Isaac Lerutan

Qu’importe si la nuit m’emportera le souffle
sur les chemins de l’âme, je rêverai, serein
Par les chants, tu seras le veilleur de mes gouffres
enjambés par l’élan du soleil enfantin
ô délicieux secrêt

Mélange insoupçonné de mes sondes idillyques
en éternels étés, je volerai austère
habité de la force et par celle des choses
que le monde hypocrite donne à ses congénères
ô tendresse ennemie…

Isaac Lerutan, 2008

Entendez-vous ce cri ? Inclassable, mouvant

Il vient de ces déserts que la pluie assassine

comme pour mieux saluer les richesses d’antan

Mais quel est cet insigne extérieur à vos lèvres

qui retourne les vases en non-communiquant ?

il n’est répartitions de vos musiques brèves

que si vos douces fleurs enfantaient des piquants !

Attachez-moi sans vie ! Que le sort me déchaîne

par la magie sournoise du destin pénitent

Je ne veux de l’enfer qu’emprisonner sa plèvre

et d’un accord furieux me noyer en son sang

Isaac Lerutan, 2008

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